© Parlement algérien
Séance plénière au Parlement algérien (photo d'archives)
En Algérie, des députés ont présenté un projet de loi visant à imposer une interdiction générale de toutes les transactions économiques entre les entreprises algériennes et les entreprises étrangères ayant des liens avec Israël, rapporte le média The New Arab.
«L'interdiction des transactions, des produits et des marques finançant les crimes de l'entité sioniste a déjà recueilli le soutien nécessaire pour avancer au Parlement», a déclaré Abdel-Salam Bachagha, député du Mouvement de la société pour la paix (MSP), parti islamiste, cité par The New Arab.
Bien qu'aucune entreprise israélienne n'opère actuellement en Algérie, le projet de loi vise à introduire une réglementation stricte pour combler les lacunes juridiques, empêchant les produits ou partenariats israéliens de prendre pied sur le marché algérien.
Le projet de loi ne s'applique pas uniquement aux produits vendus en magasin, il interdit explicitement toute transaction financière et économique avec Israël ou toute entreprise, marque ou personne associée à Israël.
Il vise également à empêcher les entreprises étrangères qui soutiennent ou s'associent à Israël d'opérer en Algérie.
Carrefour dans le viseur ?
Selon The New Arab, Carrefour, géant français du secteur de la grande distribution, et AXA, compagnie française d'assurances, seraient les deux seules entreprises opérant en Algérie à être dans le viseur du mouvement international BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) en raison de leurs «liens avec des entreprises israéliennes».
Le mouvement BDS, qui milite contre les entreprises perçues comme complices du «génocide» d'Israël à Gaza, avait lancé un appel au boycott des magasins Carrefour et de plusieurs autres franchises occidentales dans la foulée du déclenchement de la guerre à Gaza en octobre 2023.
Le boycott est motivé par le partenariat entre Carrefour et des sociétés israéliennes accusées de complicité dans ce que BDS qualifie de «crimes de guerre» envers le peuple palestinien.
La fréquentation des magasins Carrefour a nettement diminué dans plusieurs pays arabes et nord-africains, dont le Maroc, l'Algérie ou encore la Tunisie, en raison de la pression exercée par le boycott.
Le 4 novembre, Carrefour a annoncé l'arrêt de son activité en Jordanie dans le contexte d'une vaste campagne de boycott. Le mouvement BDS a qualifié cette annonce de «victoire», appelant sur ses réseaux sociaux à poursuivre le mouvement dans d'autres pays.